Pourquoi devenir bilingue, or a bilingual odyssey
EN FRANÇAIS:
Il y a une grande carte de l’Antarctique dans mon bureau au département des Géosciences de l’université de Princeton. Je rêve d’y aller, et il y a une forte chance que j’y serai pour l’été austral 2007–2008. Et cela, largement grâce à mes années d’école à EB.
J’ai commencé en classe de petite section à EB en 1982 et fini en classe de 4ème en 1993. Aujourd’hui, je poursuis une thèse en co-tutelle entre Princeton et l’université de Pierre et Marie Curie (Paris VI). Mon sujet de thèse est le changement climatique, en particulier le climat des derniers 800.000 ans tel qu’il est enregistré dans les bulles d’air piégées dans une carotte de glace de l’Antarctique (pour ceux qui sont curieux, regardez le journal Nature, 429, pp. 623-628, 2004). Ce sujet de thèse et mon cursus trans-atlantique n’auraient pas été possibles si je ne maîtrisais pas le français, car mon DEA et la moitié de ma recherche se font en français. Une autre raison survient des particularités de la politique scientifique : la carotte de glace sur laquelle je travaille a été forée sous les auspices du Programme Européen pour le forage de Carotte de Glace en Antarctique ; accent sur européen.
Être bilingue m’a non seulement ouvert les portes des universités françaises mais aussi permis de découvrir un autre monde, celui de la francophonie et de la joie de vivre à la française. Prenez par exemple le fait de manger. Bien que mes colocataires de Paris ne soutiennent pas le stéréotype du cuisinier français, elles reconnaissent l’importance de manger ensemble autour d’une table. De ce fait, nos amitiés sont plus solides, et c’est la meilleure condition de colocation que j’ai eu depuis être partie de chez moi, en dépit des 75 m2 très serrés qui doivent être partagés par quatre personnes !
Mais je n’ai pas toujours été vouée à la science. En 5ème Libby Bell-Larsen m’a transmis sa passion pour la littérature et la vie, et la fin du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, avec l’image des pieds du sauvage pendu errants comme une aiguille de boussole, me hante encore. L’ardente enseignante irlandaise n’était qu’une parmi les enseignants d’EB qui ont su me faire partager leur savoir et leur enthousiasme quelle que soit la
matière enseignée.
J’avoue qu’avoir une double nationalité (française et américaine) a fortement facilité mon parcours académique. Mais ceci dit, c’est le fait d’avoir reçu une éducation bilingue qui m’a permis de profiter des diverses occasions qui se sont offertes à moi tant sur le plan des études que lors de mes voyages de par le
monde. Et pour cela, je remercie mes parents pour m’avoir inscrite dans une école bilingue, telle que l’ÉcoleBilingue de Berkeley.
IN ENGLISH:
There’s a giant map of Antarctica in my office at the Department of Geosciences at Princeton University. I dream of going there, and there is a good chance that it will be for the austral summer of 2007–2008. This has been made possible in large part by my years of schooling at EB. I started in pre-kindergarten in 1982 and finished with 8th grade in 1993. Today, I’m pursuing graduate
studies jointly between Princeton and the University of Pierre and Marie Curie (Paris VI). My thesis topic is climate change, more specifically the climate over the last 800,000 years as recorded in the air bubbles trapped in an ice core from Antarctica (for the curious, check out the journal Nature, 429, pp. 623-628,
2004). This thesis subject and my trans-Atlantic studies would not have been possible if I weren’t fluent in French, since my master’s degree (DEA) and half my research is conducted in French. Another reason is a foible of science politics: the ice core
I’m working on was drilled as part of the European Project for Ice Coring in Antarctica, emphasis on European.
Being bilingual allowed me to take advantage not only of academic opportunities that wouldn’t have been open to me otherwise, I also discovered another world, that of “francophonie” and of the French “joie de vivre.” Take for example eating. While my housemates in Paris fail the stereotype of the French cook, they fully recognize the value of sitting around a table enjoying meals together. The result is deeper friendships and the best living situation I’ve had since leaving home, despite the cramped 75 m2 for four people! I haven’t always known I wanted to do Science. In 7th grade Libby Bell-Larsen transmitted her passion for literature and life to me, and the final scene of Brave New World by Aldous Huxley, with the image of the feet of the hanged savage swinging idly like the needle of a compass, still haunts me. This fiery Irish teacher is only one among the many teachers at EB who were able to share their knowledge and enthusiasm in any number of subjects.
I admit that having dual nationality (French and American) significantly aided me in my academic pursuits. But this said, it’s having received a bilingual education that enabled me to take advantage of the diverse opportunities that have presented themselves to me as much on the academic front, as in my travels around the world. And for this, I thank my parents for having enrolled me in a bilingual school, such as the Ecole Bilingue de Berkeley.